Thème de la paracha :
Après la mort de Kora’h et de ses 250 acolytes, relatée dans la Paracha précédente, la Paracha de cette semaine débute par la loi de la « vache rousse » (Para Adouna), dont les cendres, mélangées à de l’eau, permettaient de purifier les personnes qui avaient été en contact avec un mort.
Nous sommes à la 40e (et la dernière) année du séjour des Bné Israël dans le désert. Après la mort de Myriam les Bné Israël manquent d’eau, et accusent Moïse de les avoir libéré d’Égypte pour les faire mourir dans le désert.
D.ieu ordonne à Moïse de parler à un rocher pour avoir de l’eau. Moïse, agacé par l’attitude du peuple, qu’il traite de rebelle, frappe le rocher au lieu de lui parler.
De ce fait, D.ieu annonce, à Moïse et à Aaron, qu’ils ne pourront pas conduire le peuple en Erets Canaan.
Moïse demande au roi d’Edom le droit de traverser son territoire, pour se rendre vers Erets Canaan, mais sa demande est refusée :
« Tu ne passeras pas par mon pays, sinon je sortirai avec le glaive à ta rencontre. »
Moïse et le peuple durent contourner ce territoire pour pouvoir poursuivre leur route.
Arrivé au mont Hor, Aaron meurt au sommet de la montagne. Il est pleuré par tout le peuple, et c’est son fils El’azar qui prend la succession en tant que Cohen Gadol. Jusqu’à présent, grâce au mérite de Aaron, les Bné Israël avaient été protégés par les nuées de gloire. À sa mort, elles disparurent.
Les cananéens (Amalek) attaquent les hébreux, et furent battus à « Horma ».
En longeant la frontière est d’Edom et de Moav, pays qui ne leur avaient pas accordé le droit de passage, les Bné Israël arrivèrent sur les territoires des Emorites. Les Emorim comprirent qu’ils avaient là une occasion unique d’exterminer le peuple entier. D.ieu réalisa alors des miracles aussi stupéfiants que la séparation des flots de la mer des joncs. À la vue des restes humains drainés par les eaux de l’Arnon, les Bné Israël surent alors que D.ieu les avait sauvés de la destruction totale. Ils chantèrent un cantique de louange (Chira)
Après les attaques de Si’hone, roi de l’Emoréen, et de Og, un géant, roi de Bachane, les Bné Israël, avec l’aide de D.ieu, prennent possession de leurs territoires, puis campent dans les plaines de Moav, sur la rive orientale du Jourdain face à Jéricho.
Commentaires :
Nous constatons que cette Paracha comporte 10 épisodes parmi les tribulations des Bné Israël dans le désert. Chacun de ces épisodes pourrait faire l’objet de développements importants. Mais essayons malgré tout d’exposer certaines idées à leur propos.
- La loi de la vache rousse : ce commandement a été donné le jour de l’érection du Michkan. Les cendres, de la vache rousse, mélangées à de l’eau, avaient la propriété de purifier les personnes rendues impures par le contact d’un mort humain, et de rendre impures les personnes qui participaient à leur purification.
Les secrets de la vache rousse ne furent révélés qu’à Moché par D.ieu. Malgré toute la sagesse, le roi Salomon ne put pénétrer le secret de la vache rousse.
Les cendres étaient partagées en trois parties :
- La première partie était placée face à Ezrat Nachim, en dépôt pour la communauté.
- La deuxième partie était déposée sur le mont des oliviers pour purifier le prêtre qui se serait rendu impur.
- La troisième partie était utilisée pour purifier les personnes devenues impures.
C’est en cela, que la mort des justes s’assimile au processus de la vache rousse. Lorsqu’un grand homme décède, trois choses subsistent de lui :
- Son âme continue de vivre éternellement à côté du trône céleste.
- Les justes nous laissent derrière eux, leurs enseignements.
- Le troisième héritage des justes et celui qu’ils laissent à l’ensemble du peuple, à savoir l’exemple qu’ils furent et leur belle qualité morale.
- Mort de Myriam, à Kadesh dans le désert de Tsine, dans la 40e année dans le désert, tout de suite après l’épisode de la vache rousse vient nous apprendre : de la même manière que la vache rousse sert d’expiation pour la faute du veau d’or, la mort des justes fait expiation pour le peuple juif. Seuls Moïse et à Aaron prirent le deuil.
Le puits de Myriam, qui avait accompagné les Bné Israël durant 40 ans, tarit à Kadesh. Le peuple manqua d’eau et protesta auprès de Moïse et Aaron.
- Incident du rocher : au lieu de parler au rocher, comme le lui avait demandé D.ieu, Moïse traite le peuple de « rebelle » et frappe le rocher. Parler au rocher, devant tous les Bné Israël, cela montrait, que même les objets inanimés tels que la roche, obéissait à la parole de D.ieu : alors comment un homme, doté d’intelligence, pouvait désobéir aux commandements de Dieu.
- Condamnation de Moshé Aaron à ne pas rentrer en Erets Canaan, du fait qu’ils n’ont pas sanctifié D.ieu en parlant au rocher face à toute la communauté. La nouvelle génération des Bné Israël, qui n’ont vécu que dans le miracle (la manne pour nourriture, l’eau du puits de Myriam, les nuées de gloire en tant que protection dans le désert, les vêtements qui ne s’usaient pas, …), en sans connaître la servitude d’Égypte, avaient atteint un niveau spirituel tel qu’ils ne concevaient pas autre chose que D.ieu dirige tout, et qu’Il pouvait donner de l’eau à partir de n’importe quoi, alors que Moïse et Aaron n’avaient pas compris cela. Jusqu’à présent c’était Moïse qui faisait descendre la spiritualité (la Torah) du ciel vers la terre. En entrant en Erets Canaan, les Bné Israël ne bénéficierait pas plus de ces miracles, et devaient donc élever la matérialité vers la spiritualité (de la terre vers le ciel). Étant donné que Moïse, en ne parlant pas au rocher, n’avait pas compris ce phénomène, et que d’autre part ayant traité le peuple de « rebelle », il ne serait pas en mesure de diriger le peuple en Erets Canaan, d’où la sanction de ne pas rentrer dans ce pays.
- Refus d’Edom de laisser passer les Bné Israël à travers son pays :
« Tu ne passeras pas par mon pays, sinon je sortirai avec le glaive à ta rencontre. »
Cela ne nous rappelle-t-il pas des événements de l’époque de la création de l’État d’Israël ?
Ne sommes-nous pas dans l’exile d’Edom ?
Au lendemain de la Shoah, les bateaux de rescapés, se présentant devant les cotes de Palestine, ont été refoulé militairement par les Anglais : non tu ne passeras pas.
- Mort d’Aaron : les justes sont généralement informés de leur mort. Tout le peuple d’Israël pleura Aaron durant 30 jours. Deuil général, car Aaron était très apprécié pour la paix qu’il prodiguait entre les hommes, et surtout pour le Chalom Baït qu’il maintenait dans les familles. À la mort de Aaron les nuées de gloire disparurent.
- Guerre contre les cananéens. Avec la disparition des nuées de gloire, les peuples avoisinants, Amalek en particulier, crurent comprendre que les Bné Israël n’étaient plus protégée par D.ieu. Ils utilisèrent un stratagème en se déguisant en cananéens, afin que les Bné Israël prient D.ieu de les sauver des cananéens. La prière serait alors sans effet puisqu’ils étaient des Amalekim. Les Bné Israël prirent peur, et certains voulurent retourner en Égypte. Une dissension s’installa entre les lévites et les israélites. Ils prirent une deuxième fois le deuil de Aaron. N’étant pas sûrs de la nationalité des attaquants, les Bné Israël prièrent D.ieu de les sauver de leurs ennemis, sans citer leur origine. D.ieu fit en sorte que les Bné Israël gagnèrent le combat sans avoir aucune victime.
- Épisode des serpents : devant contourner le pays d’Edom, alors qu’ils avaient espéré rentrer en aide Canaan, les Bné Israël, fatigués, et excédés de la nourriture de la manne, se plaignirent encore une fois de Moïse. Cette plainte du peuple, étant dénuée de tout fondement, D.ieu la considéra comme du Lachone hara vis-à-vis de la manne. Il décréta : « que le serpent, dont la nourriture a goût de poussière, mais qui ne s’en plaint pas, viennent châtier ceux qui se plaignent d’un aliment délectable. » S’étant rendu compte qu’ils avaient mal agi, ils demandèrent à Moïse d’intercéder auprès de D.ieu pour les sauver, ce qu’il fit aussitôt (lorsqu’on demande à quelqu’un de pardonner, il faut qu’il le fasse ; sinon, il est considéré comme un méchant). Moïse réalisa un serpent d’airain qu’il plaça en haut d’une perche, et tous ceux, qui avaient été mordus par les serpents venimeux, en le regardant, étaient guéris. Est-ce la vision du serpent d’airain qui sauvait les pécheurs ? Certainement pas. De la même manière, qu’à la sortie d’Égypte lorsque Bné Israël ont été attaqués par Amalek, était est-ce les mains de Moïse dirigées vers le ciel qui les faisaient gagner ? Certainement pas. C’est lorsque les Bné Israël se tournent vers le ciel, et prient D.ieu, qu’alors ils étaient sauvés. (Cela rappelle les guerres Israël depuis son indépendance, lorsque l’aviation passait dans le ciel, les Israéliens les regardent en priant D.ieu de les sauver.
- Le chant du puits : après avoir contourné les pays d’Edom et de Moav, qui n’avaient pas accordés le droit de passage aux Bné Israël, ces derniers arrivèrent sur le territoire des Emorites, à côté de l’Arnon. Lorsqu’ils apprirent que les juifs s’apprêtaient à passer par l’étroite vallée qu’arrosent les eaux de l’Arnon, les Emorites comprirent qu’ils avaient la 1 occasion unique d’exterminer le peuple entier. Ils préparèrent une embuscade. Mais, c’était sans compter sur la protection des Bné Israël par D.ieu, qui fit en sorte que les deux versants de la vallée se rapprochèrent et écrasèrent les soldats Emorites qui étaient embusqués. Les Bné Israël n’étant pas conscients du miracle dont ils avaient bénéficié, D.ieu fit en sorte que l’eau du puits de Myriam coule à flots sur les versants de la vallée, et draina le sang et les membres déchiquetés jusqu’à l’extrémité du campement. C’est alors que les Bné Israël surent que D.ieu les avait sauvés de la destruction totale. Ils chantèrent un cantique de louanges au sujet du puits de Myriam qui leur avait révélé ce prodigieux miracle : cette Chira fut aussi un champ d’adieu au puits, car peu après la mort de Moïse, le puits fut caché.
- Les batailles contre Si’hone et Og : les pays frontaliers avaient confié au puissant géant Si’hone, le soin de les protéger contre les envahisseurs potentiels. Og, roi du pays voisin, Bachane, était le propre frère de Si’hone. La perversité des Emorites avait atteint son apogée. Dès lors, D.ieu avait décrété qu’ils devaient être effacés de la surface de la terre. Moïse tua lui-même le roi Si’hone.
À la fin du mois de Tichri 2487, les Bné Israël durent affronter un autre ennemi terrifiant, Og, roi de Bachane. Lorsque Moïse apprit que Og était sur le point de déclarer la guerre, il fut saisi de frayeur. Il redoutait que D.ieu ne vienne en aide à Og du fait de son grand âge (plus de 500 ans) dû sûrement à de bonnes raisons (c’est Og qui informa Abraham que son neveu Loth avait été fait prisonnier. Peut-être est-ce le mérite de cette mitsva qui le protège). Og avait l’intention d’anéantir le peuple juif même avoir recours à son armée. Il se leva un rocher gigantesque pour le précipiter sur le camp juif et les détruire d’un seul coup. Mais D.ieu des joies ce plan en faisant venir des armées de sauterelles qui montèrent à l’assaut du rocher et le grignotèrent. Lorsque Og voulut le précipiter sur les juifs, il s’effritait dans la main qui le soulevait et retomba sur son cou et ses épaules. Moïse se saisit d’une hache, fit un bond et toucha Og au talon. Ce dernier tomba de l’autre côté du camp des juifs et mourut. Les juifs tuèrent par la suite les fils de Og, vainquirent l’armée ennemie, et prirent possession du territoire de Bachane.
Je ne voudrais pas conclure ces commentaires, sans évoquer le souvenir de l’enlèvement des trois jeunes dans la région de Hébron, qui eut lieu en cette période, il y a trois ans (juin 2014).
Nous savons que rien n’est laissé du hasard pour ce qui concerne les événements d’hier (époque de la Bible), d’aujourd’hui (XXIe siècle), de demain (au sens propre du terme). Les trois jeunes :
- Naftali FranckeL : 16 ans
- Guilead ShaeR : 16 ans
- Eyal IfraH : 19 ans
ont été enlevé le jeudi 12 juin 2014 vers 22h15 dans la région du Goush Etsion, pas loin d’Hébron. Qui dit Hébron, on pense tout de suite au caveau des patriarches Abraham, Isaac et Jacob ainsi que leur épouse dont une seule et manquante : RAHEL.
On ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle : Hébron – les trois patriarches – les trois jeunes enlevés. En prenant la dernière lettre de leur nom, on retrouve celui de RaHeL.
Aux informations d’aujourd’hui, j’ai entendu qu’une motion devait passer prochainement au vote à l’Unesco, concernant le caveau des patriarches qui ferait dorénavant partie du patrimoine palestinien. Ne faut-il pas voir, ici, un avertissement de D.ieu pour faire Téchouva et revenir dans la voie des patriarches et prier Rahel pour qu’elle intercède auprès de D.ieu afin qu’il nous protège partout où nous nous trouvons. Amen
Rédigé par Mr Gerard Dadoun le 27 juin 2017
LECTURE DE LA TORAH SELON LA COUTUME CONSTANTINOISE RÉALISÉE PAR RUBEN ZERBIB
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